Une journée à Paris, c’est simple : on prend le bus. Enfin… « prendre » est un bien grand mot. On l’attend, on l’imagine, on rêve même de lui. Mais le voir passer, c’est déjà un événement. Le voir s’arrêter, alors là, c’est carrément du miracle.
Nous montons dans le 30. Le chauffeur ouvre la porte, mais seulement pour nous dire : « Terminus au Trocadéro » Pourquoi? Mystère. Paris est en perpétuel changement, probablement depuis Lutèce.
Nous descendons, et attrapons le 73. On se rend à la Défense et malgré que le métro soit beaucoup plus rapide, le bus nous permet de voir des quartiers que nous n’aurions jamais vus autrement. Nous voici arrivées et là après les photos d’usage de l’arche et du gros pouce, on est prêtes à poursuivre notre route jusqu’au bois de Boulogne.
Aucune idée où se trouve l’arrêt de bus. Partout des indications contradictoires. Tiens, tiens….le tramway 2. Pourquoi pas, nous n’avons jamais expérimenté le tram à Paris. Mauvaise idée. On est tassés comme des sardines dans les wagons. Nous voulons seulement sortir de cet enchevêtrement de jambes et de bras. L’application nous dit de sortir, on sort. Aucune idée où prendre la bus 244. J’essaie avec l’application RATP, IDFMobilité, plan.
La pile du cellulaire chauffe et descend dangereusement. Nous finissons par trouver l’arrêt 244, mais pas du bon côté de la rue. Nous poursuivons notre chemin et finissons par trouver le bon arrêt qui nous indique qu’il ne sera pas desservi à cause de travaux. Non, mais ce n’est pas possible….on tourne en rond. Je cherche une alternative et finis par trouver la 241 qui nous amène directement au bois de Boulogne.
Bon, le bois de Boulogne ressemble au bois de Vincennes. Une étendue verdoyante avec des sentiers pour les promeneurs, les cyclistes, les coureurs. J’avise les filles que je n’ai plus d’énergie pour marcher 4 km et nous décidons de revenir vers l’appartement.
Comment? En cherchant un autre arrêt de bus. On finit par trouver après avoir marché un autre kilomètre. La 141 qui devrait nous amener à l’arc de triomphe. On embarque dans l’autobus pour une tournée des rues du seizième et huitième arrondissements. France a très envie et demande une toilette. Il n’y en n’a pas. C’est bizarre car lorsque nous n’en cherchons pas, on en voit partout, mais quand le besoin se fait sentir, elles sont invisibles. On enchaîne avec la 30 jusqu’à Pigalle. Enfin, presqu’arrivées à la maison.
Mais non! Notre bus qui nous amène en haut de la butte ne se présente pas. L’application annonce « 8 minutes ». Après 3 minutes, c’est « 15 minutes ». Après 8 minutes, c’est « 0 minute» et le bus a littéralement disparu de la surface de la terre. Peut-être a-t-il pris un taxi. On poursuit notre chemin jusqu’à l’arrêt suivant, mais c’est le même scénario…3, 12, 8……
Finalement, nous décidons de marcher avant d’épandre une grosse flaque par terre. Au Sacrė-Coeur, nous sommes coincés dans les embouteillages piétonniers. On vient de changer de vitesse et c’est « Tassez-vous! Il y a urgence ».
Moralité : à Paris, prendre le bus, c’est comme jouer au loto. On n’est pas sûr de gagner, mais on a toujours une bonne histoire à raconter.