Quelle idée de génie! Nous avons décidé ce matin de sortir par une journée que nous qualifierions de fournaise ! Mais bon, le Jardin du Luxembourg nous appelait, comme une oasis verte au milieu de Paris. Pour se rendre, il fallait affronter l’épreuve ultime… l’autobus. À l’arrêt, chacun pousse, tire et veut entrer, peu importe qu’on écrase un orteil ou un sac. Moi, avec mon genou déjà enflé, je réussis à m’asseoir et en regardant derrière, j’aperçois Anne qui cherche le bidule pour valider son billet et France qui avance comme une exploratrice courageuse et qui se fait bousculer par un homme. « Calme toé » qu’elle lui dit. Ses yeux lancent des tirs…pan, pan, pan. « Tiens-toé, ça t’apprendra de me pousser dans le cul. ». nous voilà donc en mission sandales, avec bouteilles d’eau format Barbie.
Au jardin, Anne, en bonne amie, s’est donnée comme mission de trouver un homme pour France. Elle cherche le spécimen rare, mais ce n’est pas facile. Elle se donne encore quelques jours et par la suite, on verra qu’elle lui dit. Après notre pique-nique au Jardin, direction Saint-Sulpice. Alors là, surprise! Des classes entières d’enfants pour les Journées du Patrimoine. Bruit, rires, et nous, coincées entre une horde d’enfants et un guide qui nous a gentiment proposé d’aller prier plus loin. Nous avons appris beaucoup de choses… surtout France qui ne survivrait jamais à une carrière d’enseignante d’école primaire.
Mon genou qui n’a peut-être pas signé pour cette aventure, commençait à grincer comme une vieille porte. Ce n’était pas le temps de s’apitoyer car il nous restait une visite incontournable à effectuer : le fameux restaurant de Gabriel, de la série Émily à Paris. On revient donc sur nos pas, en s’arrêtant pour remplir nos fameuses mini bouteilles et se rendre clopin-clopant prendre les photos d’usage. Le retour fut une épopée. Mon genou qui décide de faire la grève, refuse de descendre la colline abrupte du Panthéon à la Place Maubert. Mes deux acolytes me tiennent par le bras pour ne pas que je plante de tout mon long en pleine face.
Finalement, nous avons survécu. Nous avons vu des monuments, nous avons transpiré comme à la salle de sport, et moi j’ai découvert mes limites physiques, France, ses limites sociales et Anne, ses limites d’entremetteuse. Bref, une journée de patrimoine aussi riche qu’une visite guidée, mais avec supplément courbatures.